Les rissoles de Marie-Thérèse Hermann

Pour clôturer notre cycle de conférence sur la gastronomie,  j’ai voulu, en ce temps de fêtes, vous offrir un extrait de ce que je considère comme l’un des meilleurs ouvrages sur la cuisine savoyarde : Le dictionnaire de la cuisine savoyarde par Marie-Thérèse Hermann.

Marie Thérèse a été présidente de notre Académie de 1982 à 1986 puis « par intérim, en juillet 2001-2002 ». Elle cite souvant Brillat-Savarin et elle aurait apprécié nos dernières conférences ! Ce livre est difficile à se procurer mais votre peine sera récompensée ! Bien entendu en cette période de fêtes, j’ai choisi de vous présenter SES recettes des rissoles.

 

 

Les rissoles, ces chaussons de pâte feuilletée ou brisée fourrés de confiture ou de viande, dorées au four ou parfois passées dans une friture. Le terme rissole, se dit R’zuulè en patois genevois, ou franco provençal le è restant muet. Il viendrait du latin russeolus désignant la teinte rouge-brun de la farce. Si cette origine du mot est avérée alors les vraies rissoles, celles de Noël,  sont celles farcies de cette confiture de poires  dont nous allons vous conter une histoire et surtout vous donner les recettes

C’est dans le village du Châble-Beaumont de mon enfance que j’ai mangé mes premières rissoles ! Traditionnellement, c’est la pâtisserie que l’on trouve sur nos tables pendant les fêtes de Noël. Au Chable les rissoles étaient plus qu’une pâtisserie. Elle était la pâtisserie de la vogue du premier dimanche du mois d’Aout et de la kermesse. On utilisait alors la confiture faite au Noël précédent. Cette gourmandise était si importante que pendant quelques années on instaura au Chable-Beaumont « la vogue des Rissoles » qui se déroulait alors à la fin du mois de décembre. Dans sa monographie sur Beaumont, Félix Crosset nous dit : « A Beaumont, ce jour-là, on confectionnait des rissoles aux poires…On nous rapporte que, dans quelques-unes de ces délicieuses pâtisseries, les poires étaient remplacées par du coton hydrophile ! On riait quand un convive extirpait de sa dentition les brins d’ouate ! ». Pendant combien d’années se tinrent ces vogues de décembre ? Nous l’ignorons, mais nous avons trouvé une trace certaine en 1928. Ces rissoles étaient cuisinées quelques fois pour les mariages… Laissons la place aux recettes de Marie-Thérèse d’un simple clic sur la couverture de l’ouvrage !